Certains préfèrent vivre en clinique psychiatrique plutôt que végéter dans un emploi subalterne, se prétendre fourreur juif plutôt que de se contenter d’être vendeur de fruits et légumes, s’échapper de la maison de retraite pour divaguer libres. D’autres préfèrent assister, immobiles, à la mort inéluctable d’un fils ou d’un mari pour ne pas contrarier un destin.
Les personnages de Cinq étoiles feintent. Ils essaient d’esquiver le tragique qui les menace. Leurs dérisoires tentatives s’imposent à eux, et sont finalement inutiles. Un rien les tient debout, un rêve, le souvenir de la menotte de l’enfant dans la main du père, le crissement d’ongles amoureux sur la paume, une photo retrouvée et partagée. La chute est souvent brutale, mais pas forcément désespérée.